La suite avec les mégabassines
Analyse des comptes-rendus des procès
Les procès des 7 militants accusés de sabotage sur des mégabassines existantes ou à venir se sont tenus les 5 et 6 janvier 2023 à La Rochelle et Niort.
Quelques précisions quant au dernier article
La suite avec les mégabassines
Précisions sur quelques éléments de notre dernier article et analyse des comptes-rendus des procès des 7 militants accusés de sabotage.
Lire notre articleLes exploitants de l’agro-industrie condamnent les paysans alentours qui ne sont pas raccordés aux mégabassines, à cause de l’assèchement des sols que le pompage dans la nappe phréatique entraîne (comme par exemple la rivière de Lussay qui s’est retrouvée asséchée en février 2017 suite au remplissage d’une bassine dans son secteur).
Ils sont aussi richement dotés de en primes de la Politique Agricole Commune, pourtant, c’est aux agences publiques de financer en partie leurs bassines. C’est NOTRE argent, l’Agence de l’Eau est financée par la taxe prélevée sur nos factures d’eau.
On parle de 16 nouvelles bassines comme celle-ci dans tout le marais poitevin, dont celle de Sainte-Soline.
L’Etat est persuadé que ces mégabassines sont une solution viable à la crise climatique et à la pénurie d’eau en été.
Alors que stocker l’eau en surface, plutôt que de la laisser dans les nappes, l’expose à la pollution : elle chauffe vite, ce qui peut créer des cyanobactéries parfois toxiques…
Sans parler du gaspillage d’eau encouragé par le drainage des terres marécageuses en hiver pour ne pas que les engins agricoles s’enlisent… Les mêmes terres qui seront arrosées par l’eau des mégabassines en été !
Les alternatives
Les hydrologues s’accordent toustes pour parler d’une crise de l’eau, avec des sécheresses de plus en plus nombreuses. Pour pallier ça, il faut repenser un modèle agricole de territoire :
ECONOMISER L’EAU :
- choisir des variétés de plantes et légumes adaptés à nos territoires
- arrêter d’importer des légumes et d’exporter nos céréales
UTILISER LA MATIERE ORGANIQUE :
- remettre de la matière organique dans les sols les rendrait plus résilients face aux sécheresses
ENCOURAGER LES SOLUTIONS “FONDEES SUR LA NATURE” :
- restaurer les zones humides qui stockent l’eau quand il pleut et la restituent en saison sèche
- replanter les haies qui permettent à l’eau de s’infiltrer dans le sol plutôt que de ruisseler vers la mer
Le procès
Source : Les Soulèvements de la Terre
Jeudi 5 janvier à La Rochelle. Deux élues NUPES étaient sur place pour affirmer leur soutien aux manifestant.es
400 personnes se sont rassemblées devant le Tribunal judiciaire, en soutien aux 2 activistes poursuivis pour la dégradation de la bassine de Cram-Chamban le 6 novembre 2021.
3000 personnes étaient présentes à la manifestation ce jour-là. Près de la moitié a participé au débâchage de cette mégabassine.
D’ailleurs, cette bâche est installée de manière ILLEGALE DEPUIS 13 ANS. L’Etat le sait et poursuit tout de même ses saboteurs.
Avocat des deux accusés
“Si association de malfaiteurs il y a, c’est du côté des parties civiles, des irrigants et de leurs financeurs publics”
5 et 6 mois de prison avec sursis + 500 000€ d’amendes requis
Le verdict sera rendu le 2 mars 2023.
A Niort, les accusés ont été condamnés le jour même à des peines allant de 2 à 6 mois de prison avec sursis + des années d’interdiction de territoire des Deux-Sèvres. Une personne a été relaxée.
Les accusés ont fait le choix d’une défense collective, refusant ainsi l’individualisation des accusations. Comme témoin de la défense, une hydrologue a notamment rappelé la situation critique des ressources en eau sur le territoire français.
Un des deux accusés de La Rochelle
“Agir, tenter même l’infiniment petit pour ouvrir une brèche dans ce constat n’est que ce que je devais faire. Je n’ai ni honte ni regret d’avoir participé à cette manifestation et de soutenir à 100% la démarche”
APPEL A MANIFESTATION
Par le collectif citoyen Bassines non merci ! et
Les Soulèvements de la Terre
Pour continuer de lutter contre l’accaparement de l’eau, la mainmise de l’agro-industrie sur le paysage agricole français, la corruption étatique et le déni total de nos dirigeants envers la crise climatique…
NO BASSARAN !
Un grand merci à Nath et Romain, évidemment.
Pour aller plus loin, la tribune des Soulèvements de la Terre publiée dans Libération.