Le problème avec les mégabassines

Comprendre le bien fondé de la lutte contre ces projets qui n’ont pas de sens vis-à-vis de la crise climatique

Depuis 2017, le collectif citoyen Bassines non merci se bat contre plusieurs projets de “réserves de substitution” pour l’irriuation agricole entre les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine. 

Ce qu’on appelle une “bassine”. Mais comment ça se caractérise, une bassine ?

On constate la petite taille des passants sur cette vue aérienne de Trafalgar Square à Londres. Cette capture d’écran ne correspond qu’à un dixième de la surface d’une bassine moyenne. 

Une mégabassine est une réserve d’eau géante à ciel ouvert, remplie en Hiver en pompant l’eau directement dans les nappes phréatiques (elle ne récupère donc pas l’eau de pluie). 

En moyenne, une mégabassine mesure 10 hectares.

1 HECTARE = LA SUPERFICIE DE TRAFALGAR SQUARE, LA PLUS GRANDE PLACE DE LONDRES

1 mégabassine = 10 Trafalgar Square

Source : Météo Bassines

La mégabassine sert à irriguer les cultures intensives en été. Cela ne concert que 6% des agriculteurs du territoire français, et pourtant, ces bassines sont financées avec 70% d’argent public (Collectivités territoriales, Agences de l’ea, parfois l’Europe). 

Les 128 mégabassines déjà forées en France ont coûté plus de 40 millions d’euros. 

Encore une fois, le système agro-industriel s’accapare tous les droits ! 

PARTAGE INEQUITABLE DE L’EAU : il y a une monopolisation de l’eau pour les agriculteurs industriels au détriment des petits paysans. 

INCOHERENCE ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE : il y a un gaspillage évident de l’eau du fait d’une exposition à l’extérieur, avec une évaporation de 20% du contenu des bassines. 

Sans parler du bâchage des digues de 10 mètres de haut qui les entourent : ça correspond à 200 hectares de terres agricoles plastifiées en France. 

bassinesnonmerci.fr

“L’eau des bassines sert essentiellement à irriguer du maïs dont une bonne partie sera exportée. Cette plante, qui a besoin d’eau à un moment où il y en a peu (d’autant plus sur des sols superficiels), n’est pas adaptée à nos conditions pédoclimatiques et est principalement utilisée pour nourrir les animaux d’élevage industriels”

Il y a aussi beaucoup d’impacts sur le long terme.

Mauvaise santé des populations et des écosystèmes

  • Problèmes d’alimentation en eau potable 
  • Surexploitation des ressources 
  • Dégradation de la qualité de l’eau 
  • Perte d’habitats pour les espèces protégées 

Dégradation du territoire

  • Destruction du paysage
  • Erosion de la biodiversité 
  • Disparation du patrimoine culturel naturel 
  • Spécialité foncière
  • Consommation des terres agricoles

Déni de démocratie

  • Privatisation de bien commun 
  • Inversion de la priorisation des usages de l’eau 
  • Utilisation opaque de l’argent public 

Le protocole d’accord controversé “Pour une agriculture durable dans le territoire du bassin de la Sèvre Niortaise-Mignon” signé le 18 décembre dans un climat de fortes tensions prouve de graves atteintes démocratiques… Le président du Conseil Départemental et le président de la Commission Locale de l’Eau l’ont signé sans délibération de leurs assemblées. 

Source : “HISTORIQUE DE LA LUTTE” sur le site internet du collectif bassines non merci
Source : @jeanne.ACTU

No Basaran ! (petit) historique des manifestations

Le projet de construction d’une nouvelle mégabassine à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) a mis cette affaire sous le feu des projecteurs, à l’occasion d’une manifestation historique “Pas une bassine de plus !” le 29 octobre 2022.

Mais déjà auparavant, de nombreux.ses militant.es ont usé de la désobéissance civile pour faire entendre leur mécontentement face à ces projets incohérents. 

06.11.2021 : action de débâchage de la mégabassine de Cram-Chamban et démontage de sa pompe. 

22.09.2022 : sabotage d’une pelleteuse sur le chantier de la mégabassine de Mauze-sur-le-Mignon

Pour ces deux actions non-violentes,  avec seulement du dégât matériel, 7 personnes passeront devant les tribunaux ce début 2023. 

APPEL A MOBILISATION

Cet appel est organisé et relayé par les Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne. 

L’eau nous concerne toutes et tous : ça aurait pu être vous. Apportons leur notre soutien pendant le procès !