L’agro-industrie, une machine à gaspiller la nourriture

L’élevage agro-industriel hors-sol est un désastre sanitaire, écologique, et un enfer en terme de bien-être animal.

Des collectifs comme Extinction Rebellion, Bretagne Vivante ou Bretagne contre les fermes-usines luttent pour dénoncer ce système et arriver à une agriculture paysanne territorialisée.

Source en fin d’article

A l’échelle mondiale, l’agriculture industrielle produit seulement 1/3 de la production agricole totale et en destine la moitié à l’alimentation animale.

Pourtant, elle s’accapare 3/4 des terres cultivées mondiales… C’est très cynique de prétendre nourrir le monde en détruisant la capacité pour des millions de petits paysans de produire de la nourriture.

Au total, cette industrie productiviste est à l’origine de moins de 10% de l’alimentation mondiale !

Depuis 60 ans que ce modèle existe, l’agriculture industrielle est majoritairement tournée vers : 

LE MARCHE D’ALIMENTS POUR ANIMAUX

LES AGROCARBURANTS

LES INGREDIENTS INDUSTRIELS POUR PRODUITS TRANSFORMES

C’est l’industrie du gaspillage : pour 7 tonnes d’aliments injectés dans le système de l’élevage intensif, il en résulte seulement 1 tonne pour l’alimentation humaine.

Presque 1/4 de cette nourriture produite est perdue, gaspillée dans les transports, le stockage ou dans les poubelles des consommateurs.

Rien qu’au mois de Janvier 2022, 134 000 tonnes de blé ont été utilisées en Bretagne.

Toutefois, pour être consommé par les animaux d’élevage, ce blé doit nécessairement être associé en ration avec une matière riche en protéines : le soja, massivement importé d’Amérique du Sud.

Une industrie qui dépend des intrants extérieurs = une situation économique catastrophique pour les éleveurs engagés dans ce modèle

Les solutions : 

  • des mesures de soutien aux éleveurs et éleveuses dépendants de ces importations + un plan de désendettement

  • désintensifier les unités de production hors-sol (réduire le nombre d’animaux dans les élevages, aussi pour éviter les crises sanitaires)

  • relocaliser les productions

La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), porte-parole de l’agro-industrie, fait sans cesse l’apologie de la “souveraineté alimentaire”. Mais, comment la revendiquer alors que ce modèle ne se base même pas sur les ressources locales françaises ? 

Et il y a le scandale de la faim dans le monde : les guerres, la crise climatique et les injustices sociales en sont les trois principaux facteurs. La difficulté des pays du sud à s’approvisionner en temps de crise n’est pas due à la quantité de nourriture mais bien au cours des prix qui dépendent des marchés mondialisés.

AGRO-INDUSTRIE = AGRO-BUSINESS

Il n’est pas question de solidarité internationale pour les pays importateurs en difficulté.

Il est question de produire toujours plus : lorsque les cours des céréales sont au plus bas il faut produire pour éviter la ruine, lorsqu’ils sont hauts il faut produire pour se remplir les poches…

Il faut stopper la spéculation sur les céréales : les supermarchés sont pleins mais les consommateurs n’ont plus les moyens d’acheter ! 

Le collectif Bretagne contre les fermes-usines défend un modèle agricole robuste, relocalisé, bio et autonome en terme de fertilité des sols, comme le réclament de nombreux citoyens et citoyennes depuis des décennies.

“Contre les spéculateurs et l’agro-industrie mondialisée !”

Les petits paysans et paysannes s’appuient sur une agriculture diversifiée, qui mélange petit élevage et cultures végétales.

La Politique Agricole Commune a les moyens d’apporter un soutien aux actifs agricoles et favoriser l’emploi paysan. Il faut aider les éleveurs et les éleveuses à changer de modèle, pas les asservir.

Les attentes sociétales vont dans ce sens.

Sources :

  • Programme des Nations Unies pour l’Environnement / Small Farmers Report
  • Kanayao F. Nwanze (International Fund for Agricultural Development), “Small Farmers can feed the World”
  • Hélène Tordjman (économiste), “La croissance verte contre la nature”, 2021
  • P. Collomb, “Une voie étroite pour la sécurité alimentaire d’ici à 2050”, publié par l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, 1999
  • Données publiques France AgriMer (VISIONet)
  • “Crise alimentaire : 450 scientifiques demandent moins de produits animaux, moins de gaspillage et une politique agricole européenne plus verte”, article de Libération, 21 mars 2022